Les adventices sont une des majeures
contraintes de la production rizicole en Afrique subsaharienne. Sans maîtrise,
elles peuvent occasionner des pertes de rendement situées entre 28 % et
89 %.
Un des principaux facteurs est le
manque de connaissance et d’informations sur les technologies de gestion des
adventices qui permettent d’économiser
de la main-d’œuvre parmi les producteurs et les agents de vulgarisation.
Le lancement du projet sur le
« renforcement des capacités locales en gestion des adventices dans les
systèmes à base-riz » exécuté par le Centre du riz pour l’Afrique
(AfricaRice), visait à pallier ce manque en promouvant les pratiques de gestion
efficientes des adventices et les techniques appropriées disponibles permettant
d'économiser la main-d’œuvre en vue de relancer la production de cette culture.
Il ciblait les partenaires de recherche et de
développement (R&D), le secteur privé, et les producteurs impliqués dans
les systèmes à base-riz en Tanzanie.
Professionnels et
étudiants de la R&D
Le projet a organisé une formation d’une journée à l’Université
d’agriculture de Sokoine (SUA) à Morogoro, Tanzanie, pour 22 professionnels de
la R&D et 15 étudiants en malherbologie. Cette formation portait sur la
lutte contre les adventices et les pratiques de gestion, de même que sur l’utilisation d’un outil d’identification
interactif en ligne, AFROweeds.
L’atelier visait à renforcer le réseautage entre les malherbologues
nationaux et régionaux en présentant le réseau africain sur la malherbologie à
accès libre : Weedsbook. Ce
réseau comprend des chercheurs des organisations de recherche nationales et
internationales, des agents de vulgarisation du gouvernement, des professeurs
d’universités et des étudiants.
« Les adventices sont la première contrainte de la production
rizicole dans plusieurs pays africains et la promotion des méthodes durables et
rentables de lutte dans les systèmes à base-riz est faible. Dans ce projet,
outre la volonté de renforcer les capacités, nous avons voulu renforcer le
réseau des chercheurs malherbologues et d’autres personnes intéressées par les
adventices en vue de faciliter le partage de connaissance et d’informations
entre ces acteurs », a déclaré Jonne Rodenburg, malherbologue à
AfricaRice et leader de l’équipe de recherche.
Le projet a, par ailleurs, organisé une formation pour les forgerons venus
de tout le pays sur la fabrication de houes rotatives pour lutter contre les
adventices en riziculture de bas-fond en vue de les rendre disponible à grande
échelle et à des prix concurrentiels pour les producteurs.
Actuellement, les producteurs utilisent principalement le désherbage
manuel ou à la houe qui sont toutes deux des méthodes qui demandent beaucoup de
temps et d’énergie. Les houes rotatives sont des outils utilisés
manuellement et qui peuvent facilement être
fabriqués par les forgerons locaux en utilisant les matériaux disponibles
localement. Ils sont très populaires dans les pays asiatiques mais en Afrique,
on ne les trouve qu’à Madagascar.
Trois nouveaux types de désherbeurs ont été fabriqués pendant l’atelier,
et deux ont été choisis pour la promotion dans le pays après avoir fait l’objet
de davantage de tests en milieu paysan avec les producteurs. Des dessins
techniques sont en cours d’élaboration et permettront à plus de forgerons de
produire ces désherbeurs.
« Nous voulions renforcer les capacités locales de fabrication des
désherbeurs rotatifs adaptés localement pour les producteurs vulnérables de
Tanzanie. Nous avons montré les différents désherbeurs mécaniques et les avons
ajustés aux conditions ou préférences locales des utilisateurs finaux (le
producteur) », a déclaré Rodenburg.
Le projet a également mis au point
des vidéos de paysan-à-paysan sur les technologies de gestion des adventices
qui permettent d’économiser de la main-d’œuvre – le désherbeur rotatif en
riziculture de bas-fond et une utilisation efficiente et modéré des herbicides.
« Avec les désherbeurs
rotatifs, les travaux de désherbage sont réduits de 60–65 % alors que les
herbicides les réduisent de 80 %. Cependant, les producteurs n’utilisent
pas toujours correctement les herbicides et cela peut avoir un impact néfaste
sur leur santé et l’environnement, d’où la nécessité de ces vidéos », a
ajouté Rodenburg.
Les vidéos seront traduites dans
quatre langues et distribuées à au moins 10 000 producteurs et agents de
vulgarisation des zones production rizicole d’Afrique subsaharienne.
Partenaires
Les partenaires principaux du projet
étaient : AfricaRice, l’université d’agriculture de Sokoine (SUA),
l’Université de Dar es Salaam, Intermech
Engineering Ltd, NAFAKA (ACDI-VOCA projet sur les chaînes valeur des
denrées de base de Tanzanie), l’Institut de recherche et de formation agricole
de Kilombero (KATRIN), l’Institut de
formation agricole de Mbeya (MATI-Igurusi), le Centre de formation agricole du
Kilimanjaro (KATC), Centre for
Agricultural Mechanization and Rural Technology /le Centre pour la
mécanisation de l’agriculture et les technologies rurales (CAMARTEC), le
ministère de l’Agriculture, de la
sécurité alimentaire et des Cooperatives (MAFC), IITA, et le World Vegetable Center (AVRDC).
Source
Irmgard Hoeschle-Zeledon (PhD),
Coordinatrice, Projet Africa
RISING géré par l’IITA
Remerciements
Les travaux présentés dans ce document ont été financés
par l’USAID à travers le projet Africa RISING géré par l’IITA.
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