Yaoundé, Cameroun, le 22 octobre 2013 – « D’ici
à trois ans, la production locale de riz peut assurer efficacement la sécurité
alimentaire au Sénégal si l’Etat réuni les conditions de développement de
la politique rizicole».
Ces propos optimistes de Cissé Peinda Gueye,
présidente Feprodes – Fédération de groupements et associations de femmes
productrices de la région de Saint-Louis au Sénégal – marquent la détermination
des Sénégalaises à œuvrer pour des lendemains rizicoles prometteurs.
Il faut cependant noté que cette structure de 346
groupements et associations de femmes a
réussi le pari de développer la culture du riz chez les femmes rurales à
hauteur de 150 tonnes cette année.
Le fruit de cette intense activité leur a
permis de mettre sur pied au bout d’une
décennie une microfinance avec un capital avoisinant 800 millions de francs CFA
dont 400 millions sur fonds propres et un patrimoine mobilier et immobilier
estimé à 400 millions de francs CFA avec les revenus accumulés.
Ces braves femmes regroupées au sein de Feprodes à
travers leur organisation sont aujourd’hui au nombre de 38 000. De quatre
villages au début des années 1997 à 346, la fédération Feprodes a développé la
riziculture dans le monde rurale au Sénégal.
La concrétisation de cette idée novatrice n’a pas
été facile. « Le début n’a pas été facile, la première expérience
avec quatre personnes dont deux hommes et deux femmes remonte en 1976 lorsque
après avoir planté du riz sur quatre
hectares, nous n’avons pu récolter que
quatre sacs de riz paddy à
l’hectare au lieu de cinq tonnes à l’hectare ! », se souvient cette
ancienne comptable reconverti en rizicultrice.
L’expérience de 1976 n’a pas découragé ces braves
femmes ; mais plutôt les a encouragé à adhérer au projet Feprodes dont la
mission consiste à encadrer les femmes dans la culture, la collecte, la
transformation et la commercialisation du riz. L idée de collecter les fonds
pour la faisabilité de ce projet prit corps.
« J’ai proposé aux femmes de quatre villages
(de 84 groupements à 346 de nos jours, de cotiser 50 de francs CFA par femme
par mois, au bout de six mois, la cagnotte a donné 84.000 de francs CFA.
Au bout d’un an précisément en 1998, cette
somme collecté a générée des bénéfices de 7 millions de franc CFA qui ont
permis la création d’une mutuelle de
crédit aux rizicultrices. En 1999, la cagnotte se situait à 20 millions, fruit
des prêts à hauteur de 17 % annuel », se rappelle-elle. 150 tonnes de riz
on été produits à la campagne rizicole du premier semestre 2013. Un bel exemple
qui n’à pas laissé indifférent beaucoup de Sénégalaises à s’intéresser à la
riziculture.
Malgré son assise nationale voir sous régionale,
Feprodes rencontre aussi des difficultés énormes. « Les problèmes d’accès
des femmes à la terre et l’absence de
subvention du gouvernement se posent avec acuité au Sénégal. Nous avons besoin
de terre pour étendre nos champs rizicoles et d’un milliard de financement pour accroitre notre production.
Si ces conditions sont réunies, nous pouvons contribuer à asseoir définitivement
la sécurité alimentaire par l’extension de la production rizicole locale »,
conclut Cissé Peinda.
Floriane
Payo de Yaoundé