Les femmes jouent un
rôle essentiel dans les systèmes de production et dans les chaînes de valeur du
riz en Afrique. Cependant, dans de nombreux pays et communautés, elles ne
bénéficient pas d’un accès équitable à la connaissance technologique et aux technologies,
et ne contrôlent pas les biens et les ressources productives qui sont
essentiels pour améliorer la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance
de leurs ménages.
AfricaRice est convaincu
que combler le fossé entre les hommes et les femmes dans le secteur rizicole en
Afrique permettra de minimiser son impact sur la sécurité alimentaire et
nutritionnelle et la réduction de la pauvreté. Le Centre a été longtemps
associé à l’approche de la sélection variétale participative (PVS), où une
attention particulière est accordée au feedback reçu des productrices.
« Notre priorité
est d’aller de plus en plus vers une recherche sensible au genre et de réduire
les inégalités existantes entre hommes et femmes dans la riziculture et dans
les chaînes de valeur du riz, » a déclaré Dr Gaudiose Mujawamariya, spécialiste
du genre à AfricaRice. « L’importance sera donnée à la connaissance, aux
critères, aux besoins et aux préférences des hommes et des femmes
producteurs/utilisateurs à tous les stades du cycle de la recherche. »
« L’adoption de
cette stratégie nous aidera à mieux intégrer les questions de genre dans
l’ensemble du cycle de recherche rizicole pour le développement en vue d’un
impact effectif et durable sur les moyens d’existence des acteurs en
Afrique, » a annoncé Dr Harold Roy-Macauley, Directeur général d’AfricaRice.
Dans le cadre de ses activités,
AfricaRice évalue les écarts entre les hommes et les femmes dans l’accès à l’information
sur les pratiques agricoles améliorées, ce qui est important pour améliorer la productivité
et les opportunités de commercialisation.
Une étude réalisée par Zossou
et al. intitulée « Gender gap in acquisition and practice ofagricultural knowledge: case study of rice farming in West Africa, » a
révélé que la source la plus citée dans l’acquisition de la connaissance et des
informations sur les technologies rizicoles était les ‘collègues paysans,’ ce
qui implique l'importance du capital social pour les agriculteurs africains
ruraux.
L’analyse a aussi fait
ressortir un écart considérable entre les hommes et les femmes (plus favorable
pour les hommes que pour les femmes) au niveau de la connaissance et
l’utilisation des technologies de production rizicole en Côte d’Ivoire et au
Niger.
Au Bénin, par contre,
les agricultrices ont un meilleur accès que les hommes aux connaissances
agricoles. Cependant, aucun impact positif n’a été observé sur leur niveau
d’utilisation des techniques rizicoles. Ceci peut être dû à la vulnérabilité
des femmes à la pauvreté et au manque de soutien financier.
L’étude recommande qu’en
complément des approches formelles de la vulgarisation, des approches
d’apprentissage interactif en milieu rural telles que les vidéos
paysan-à-paysan pourraient être adoptées pour aider les paysans à comprendre
les principes sous-jacents des technologies améliorées et renforcer leur
capacité à adopter et/ou à innover avec les ressources locales ou les
ressources limitées.
Et l’étude de conclure
que « la vidéo semble être un outil puissant pour résoudre le problème de
biais de sélection des participants dans la formation conventionnelle et pour équilibrer
le rapport de force au sein des organisations paysannes. »
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